Techniques
Prendre les bonnes décisions, en qoui cela consiste-t-il?
La prise de décisions implique souvent de tenir compte de certains éléments subjectifs qui ont un lien avec votre modèle de valeurs, votre perception, vos sentiments. Cela n'a rien de négatif en soi, mais parfois ces éléments influencent trop fortement et inconsciemment votre jugement, diminuant ainsi la qualité de la décision. Il faut donc être conscient de ce danger et essayer de l'éviter.
La prise de décision systématique peut vous aider
En ne prenant pas de décision à la hâte, mais en vous obligeant à travailler de manière systématique, vous pouvez déjà éviter de nombreuses erreurs. Décider peut se faire en cinq phases :
Essayez de décrire le problème ou la question de la manière la plus claire et la plus précise possible. « Nous devons nous concentrer davantage sur le client » est ainsi un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. « Nous devons nous assurer que les clients reçoivent une réponse à leur question dans les 48 heures » est déjà beaucoup plus précis.
Recueillez les faits et les chiffres, analysez les causes et les conséquences. L'assurance qualité dispose de nombreuses méthodes d'analyse que vous pouvez utiliser à cette fin (méthode en arêtes de poisson, Pareto, etc.). Nous devrions y consacrer 25 % du temps, mais nous le prenons souvent trop à la légère.
Souvent, nous nous en tenons à la première solution que nous trouvons. Nous arrêtons de chercher et ne pensons plus à d'autres alternatives.
Utilisez également un système ou une méthode. Vous voulez ajouter un facteur subjectif ? C'est possible, mais faites-le de façon cohérente et systématique.
Ne commencez pas à revenir de manière hésitante sur votre choix ou à mélanger deux solutions.
L’Oscar de la décision : cinq pièges à éviter
Parfois, vous perdez l'objectif de vue. L’épicier qui veut vendre davantage se laisse séduire par une importante campagne de marketing avec des publicités, un logo, un emballage spécial et une enseigne au néon au-dessus de sa porte, alors qu'il aurait pu simplement fixer des prix légèrement inférieurs à ceux de son concurrent le plus proche. Cela aurait été plus rapide et plus efficace... mais moins flatteur pour son égo.
Vous ne pouvez pas tout savoir et être un spécialiste en tout. Mais le piège d'une confiance en soi exagérée n'est jamais très loin. Vous voulez démontrer votre courage et votre assurance, même sur un terrain inconnu et inexploré. Vous recherchez des signaux qui soutiennent et confirment votre opinion et vous les trouvez « par hasard », alors que vous devriez justement rechercher des opinions qui diffèrent de la vôtre pour en apprendre davantage.
Ça tourne mal ? N'attendez pas trop longtemps pour arrêter et changer de cap. Le piège ici porte le nom d'« escalade de l’engagement », c'est-à-dire, s'accrocher de manière obstinée à l’objectif initial et continuer à déployer de plus en plus de moyens. Fixez des règles strictes afin de pouvoir vous arrêter : vous allez jusqu'à un point défini et pas plus loin.
Ces inductions en erreur sont des processus psychologiques inconscients qui faussent votre décision. Il en existe plus de 40 connues et scientifiquement décrites. Pourtant, il est tout à fait humain de continuer à tomber dans ces pièges.
Deux approches sont importantes à cet égard :
Nous sommes particulièrement mauvais en matière d'évaluation correcte des risques. Trop de facteurs subjectifs jouent un rôle à cet égard et l'intuition est très mauvaise conseillère en la matière. Il vaut mieux laisser la gestion des risques aux spécialistes : demandez donc leur avis.
Vous avez un grand projet ? Calculez les risques pour chaque partie séparément et multipliez les opportunités.
Comment choisir de manière systématique parmi plusieurs alternatives ?
Ci-dessous, vous trouverez quelques méthodes qui vous aideront à travailler de manière plus systématique lorsque vous devez faire un choix entre plusieurs alternatives. Cela implique souvent des éléments subjectifs, mais nous allons tout de même essayer de les rendre plus objectifs en y apposant un chiffre.
Une matrice très simple pour commencer, avec un élément subjectif (attractif) clair, mais elle vous permet déjà de prendre une décision plus systématique.
Pour chaque alternative, vous écrivez tous les avantages et inconvénients. Vous donnez à chaque avantage un nombre positif et à chaque désavantage un nombre négatif. Le total donne votre évaluation finale pour cette alternative.
Comparez chaque alternative avec toutes les autres alternatives par paires. Vous verrez ainsi laquelle est la plus souvent préférée.
Vous créez une grille dans laquelle vous notez les critères sur la base desquels vous souhaitez évaluer les alternatives. Vous pouvez ensuite donner à chaque critère un facteur de pondération (dans quelle mesure trouvez-vous ce critère important ?). Vous donnez ensuite des points à chaque critère et vous les multipliez par les facteurs de pondération. Le total donne votre résultat final pour cette alternative.
Vous pouvez imaginer autant de critères que vous le souhaitez, certains très factuels, d'autres plus subjectifs.
Vérifiez votre choix par vous-même
Êtes-vous à l'origine du choix que vous venez de faire ? Parce que dans le cas contraire, il est possible que vous n'ayez plus la motivation de continuer plus tard. Vous pouvez effectuer cette vérification comme suit :
Edward De Bono nous apprend que nous pouvons analyser un même problème depuis différents points de vue. Il donne à chaque point de vue typique une couleur et obtient ainsi six « chapeaux » à porter.
Vous êtes maintenant prêt pour votre première grande décision systématique !
Vision
Notre vie semble n'être qu'une succession de décisions. Certains les prennent inconsciemment, d'autres y réfléchissent longtemps. Les enjeux sont parfois minimes, parfois très importants.
Dans le secteur professionnel, le rythme de la prise de décision reste élevé. Les enjeux y sont souvent très importants et il est conseillé de bien réfléchir à ce que vous voulez faire. Mais le faisons-nous toujours ? Et le faisons-nous bien ? Avons-nous vraiment le temps ?
D’ailleurs, qu'est-ce qu'« une bonne décision » ? Comment pouvez-vous l'évaluer ? Et pouvez-vous apprendre à prendre de bonnes décisions ?
Beaucoup de questions auxquelles il n'est pas toujours possible de donner une seule réponse claire.
Quelle est notre vision à ce sujet ?
Certains disent que nous pouvons apprendre à prendre des décisions extrêmement rationnelles. Selon Kepner & Tregoe et leurs collègues, si vous travaillez de manière suffisamment analytique et que vous abordez les situations en respectant autant que possible les processus, vous y parviendrez. Nous n'y croyons pas. Après tout, chaque décision implique un jugement rationnel, mais également un jugement de valeur. Vous pouvez toujours décider d'outrepasser le résultat le plus rationnel de votre analyse, car vos valeurs et croyances, votre instinct, votre intuition, appelez ça comme vous voulez, vous poussent dans une direction différente. Et c'est tout simplement une réalité. La qualité de la décision s'en trouve-t-elle amoindrie ? Peut-être quand il s'agit de technologie ou de science pure, mais quand il s'agit d'opérations commerciales et de personnes, ce n'est pas toujours le cas. Mais il ne faut pas non plus exagérer (voir ci-dessous).
Oui ! À l'instar de la créativité, il existe des techniques que vous pouvez apprendre pour vous aider à prendre des décisions. Cela revient essentiellement à deux choses :
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